20,1x14,2 in ~ Peinture, Aquarelle
Les possibilités offertes par cette scène, avec l'église de Santa Maria qui se découvre au bout d'un léger virage à gauche de la ruelle, engoncée entre les façades étaient prometteuses. Le porche, la façade, le clocher de l'église conventuelle était comme sculptés par la lumière. Le soleil plutôt haut mettait en lumière le travail des architectes bâtisseurs soulignant puissamment colonnes et frontons en saillie. Il posait des puissantes flèches d'ombre et de lumière, très géométriques, sur le pignon des immeubles encadrant la ruelle pavée. Ces bâtisses étaient plutôt ordinaires et sans charme mais les flèches d'ombre semblaient guider magiquement le promeneur vers le porche sombre de l'église.
La composition était cependant difficile. Dès la photo, le dilemme s'est posé : clocher ou jeu de lumière ? Je n'ai pas su le trancher et j'ai fait deux versions. La première est dans un format un peu étiré qui permet de découvrir toute la hauteur de la façade, des marches du porche jusqu'au haut du clocher. Celle-ci réalisée, j'ai regretté ces jeux de lumière et j'ai démarré une seconde version, forte d'ailleurs de l'expérience de la première dans mes rendus.
Mes ombres sont des flaques de Bleu Outremer versé sur le papier préalablement humidifié au pinceau. Et oui, on mouille au pinceau (appelé pinceau mouilleur) et on verse la peinture préalablement diluée dans une petite coupelle. Le pigment lourd est réparti sur le papier qu'on incline à volonté de haut en bas ou à droite et à gauche puis on repose. Il a ainsi tranquillement sédimenté, ses particules se déposant en minuscules grains dans les creux du papier. Celui-ci est de l'Arches à grain fin, ce qui veut dire que sa texture en minuscules creux et bosses est modérée (par rapport au grain torchon) mais suffisante pour permettre cet effet. Pour l'accentuer, j'ai ajouter un peu de medium de granulation à la peinture. Et celle ci n'a pas été versée sur le papier blanc : un premier lavis très léger de jaune auréoline l'a partiellement et à peine teinté. Un second de rose permanent a suivi pour ne pas virer au verdâtre lors du passage au bleu. Et un très léger bleu de cobalt a suivi. Ces trois bases n'ont pas été utilisées sur l'ensemble du papier. Les ombres de l'église ont par endroit été enrichies d'un peu de jaune (Auréoline) et de rose (permanent) donnant un fond chromatique un peu plus riche au Bleu outremer.
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Reproductions, Impressions sur toile, Impression sur métal